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13- Route 40 vers El Bolson

By 6 février 2023février 25th, 2023Ama'ventura

5h du matin, j’ai une terrible envie de pisser. Il faut dire que la cerveza et le malbec on coulé à flots hier soir ! Je sors pour arroser un des arbres du parc et suis immédiatement saisi par la fraicheur de Patagonie. Pourtant, plutôt que de retourner me glisser sous la couette, la couleur du ciel m’invite à lever les yeux. Je me pose alors sur un banc pour  attendre le lever de soleil.

Il est presque 10h lorsque nous saluons nos amis, prêts à partir vers le Sud en direction d’El Bolson. Je m’installe au volant et tire vers moi l’énorme porte, avec énergie, pour être sûr qu’elle se ferme bien. Nous avons appris avec le temps qu’il faut faire attention à la vieille dame, mais que son poids et sa construction type « char d’assaut » requièrent aussi une certaine force. Mais là, je me rends compte trop tard que le verrou de haute technologie dont elle dispose (= une petite tirette en métal) n’était pas à sa place, et vient se coincer franchement dans le pas de porte. J’essaie immédiatement de réouvrir : impossible. La porte est bloquée. Je tire, je pousse, j’essaie même avec les pieds… rien à faire. Pour être franc, et au contraire du levier de vitesse, je n’accueille pas cette nouvelle blague avec trop d’humour… peut être par manque de sommeil. Tant pis, on verra plus tard.

Ricardo, d’origine Mapuche, nous propose de nous arrêter sur les terres dont il dispose avec sa famille une centaine de kilomètre plus au sud. Apparemment, c’est au bord d’une rivière avec de magnifiques piscines naturelles où il fait bon piquer une tête. Vendu, nous y ferons un stop pour le pique-nique. La route 40 sur cette portion n’est pas très bien entretenue. De plus, elle monte et descend pas mal, ce qui nous amène à rejoindre de force le train de camions et frôler les 40 km/h en côte. Et quand nous arrivons enfin au lieu-dit Mapuche, nous nous retrouvons devant une marée de véhicules garés dans tous les sens ! Ricardo nous avait prévenu que l’endroit est récemment devenu célèbre sur TikTok, ce qui parfois crée une certaine affluence. C’est le cas aujourd’hui, et nous n’avons pas du tout envie de çà, alors nous poursuivons le voyage.

Nous arrivons à El Bolson en fin d’après-midi. Il fait encore bien chaud et l’idée d’une glace artisanale nous titille. Je ne parle même pas d’Alba et Leno qui, lorsqu’il découvre la raison de notre arrêt, explosent de joie. Nous décidons de nous poser ensuite au bord du Rio Azul, quelques kilomètres plus loin en direction du Lago Puelo, pour y passer la nuit. Un « spot » trouvé grâce à l’application I-Overlander, une sorte de réseau social de voyagers-campers, dont on nous a parlé récemment. Et c’est plutôt efficace, car l’endroit est calme et joli : une plage de galets au bord de l’eau tout à fait adaptée à la Ama, et que nous n’aurions pas trouvée aussi facilement par hasard.

Le lendemain matin, nous décidons d’accéder au Parc National Los Alerces par le Nord. C’est le chauffeur de taxi de Neuquen qui en a parlé à Maria alors qu’elle allait chercher la cruceta. « Une route aux paysages incroyables » selon lui. Mais bien sûr, c’est du ripio… et la question est : avons-nous envie de nous relancer là-dedans ? Petite réflexion, et nous décidons d’y aller. Après tout, on est ici pour l’aventure, non ?! Nous faisons quelques courses de frais dans le tout petit village de Cholila, et nous voilà partis pour Los Alerces.

Nous avons une vingtaine de kilomètres jusqu’à l’entrée du parc, et pour le moment, c’est du ripio qui passe « crème » : pointes à 60km/h et à peine un petit tremblement ! En plus, la vue sur le lago Rivadavia en fin de journée est magnifique. Nous arrivons rapidement à la cabane des Guardaparques (Gardes du parc) qui nous accueillent avec le sourire. Ils nous expliquent néanmoins que les possibilités de stationnement pour camping-car sont limitées dans l’enceinte du parc national, et que la prochaine est à 30 km. Alors par sécurité, nous décidons de passer là nuit dans un camping à proximité pour continuer la route demain.