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16- Puerto Madryn et El Doradillo

By 3 février 2023février 25th, 2023Ama'ventura

La rivière au bord de laquelle nous avons passé la nuit, El Rio Chubut, est toute marron. : pas envie d’y piquer une tête. Mais elle à un débit assez important. Ce n’est pas le cas de nombreux cours d’eaux que nous traversons, dont le lit peut faire plusieurs dizaines de mètres de large, mais totalement à sec. Nous nous arrêtons à la station-service de Las Plumas pour recharger le réservoir, mais il n’y a plus de carburant. Et pas d’eau non plus pour le radiateur de la Ama. La nappe dans laquelle ils pompent a trop baissé. Nous avons une pensée pour les quelques familles qui habitent ici, et nous reprenons la route jusqu’au barrage Florentino Ameghino. Là, à seulement 85 km, plus de problème d’eau puisqu’elle est stockée pour produire de l’électricité.

Nous arrivons en fin d’après-midi à Trelew, une petite ville à 30km de la côte. Il nous reste 65 km pour atteindre Puerto Madryn, où nous avons rendez-vous avec des amis de Maria rencontrés quelques mois auparavant. La route se transforme en autoroute 2 fois 2 voies : c’est bien la première fois que je vois ça depuis Buenos Aires ! Mais vu le trafic chargé en camions, bus et autres camionnettes de toutes sortes, il faut bien ça…. De gros nuages arrivent de l’Atlantique, et il ne tarde pas à pleuvoir. Je mets donc en action les essuie-glaces pour la première fois depuis Santa Rosa. Ils ont un peu tendance à taper en bout de course, mais cela fonctionne plutôt bien. Mais juste quand la pluie s’intensifie, nous entendons un « clong ! » et les balaies cessent de fonctionner. Je me range sur le bas-côté car difficile de conduire sans visibilité… Nous avions déjà eu un problème de fusible avec les essuie-glaces, mais cette fois, il semble que ce soit carrément le mécanisme d’entrainement qui ait sauté. Heureusement pour nous, la pluie devient plus légère, alors nous décidons de reprendre la route doucement jusque chez les amis.

Ferdinan (dit Fer), Maru et leurs enfants Mar et Liue habitent un quartier à l’extérieur de la ville. Ils ont construit eux-mêmes leur maison dont la structure métallique est à base de tubes de forage pétrolier déclassés. Ils ont un beau terrain arboré et une piscine également fait-maison avec de la taule ondulée prise dans une dalle en béton. Mais la cerise sur le gâteau est la tour qui s’élève à 10m de haut, au sommet de laquelle ils ont installé une pièce aux murs de verre, avec matelas et coussins. De là, on peut s’installer confortablement et admirer toute la côte jusqu’à l’océan : la classe ! Et deuxième cadeau, c’est leur arbre à pelón (nectarines) qui est chargé en fruits murs, prêts à déguster. Quel accueil !

La météo des 2 premiers jours n’est pas fameuse : gros vent et pluie au programme. Alors nous restons à la maison : jeux de carte, discussions, maté et cuisine pour partager des recettes. Maru est une excellente cuisinière qui propose des recettes végétariennes à base de produits les plus sains possibles. Et c’est un vrai régal. Pour le coup, ça change du traditionnel Asado que l’on retrouve partout en Argentine. Je joue le jeu et prépare un Tian Provençal, d’après la recette de ma maman, et c’est un succès, apprécié tant pas les petits que les grands !

Puerto Madryn est un lieu très touristique. Les gens y viennent du monde entier pour observer les animaux qui peuplent la côte et notamment la Peninsula Valdez : colonies d’oiseaux marins, lions de mers, pingouins, dauphins, orques, baleines et j’en passe !

Pour le coup, nous sommes en basse saison, car la plupart des animaux qui passent l’hiver austral à l’abris de la péninsule, repartent en été pour se nourrir au large. Il reste bien sur les oiseaux, quelques colonies de lions de mer et de pingouins. Ces derniers sont à 200km plus au sud, à Punta Tombo, mais nous ne nous sentons pas d’y aller avec la Ama (pour cette fois en tout cas !) Il y a néanmoins des lions de mer à quelques kilomètres, que nous allons observer pour le plus grand bonheur des enfants. Leno est particulièrement intrigué par ces grosses bêtes qui semblent passer leur temps à dormir sur la plage.

Le soleil et la chaleur sont annoncés pour les jours suivants. Nous nous préparons alors pour aller « camper » sur une plage de la peninsule : Playa El Doradillo. Elle tient à priori son nom des moules qu’on y trouve, et dont l’intérieur de coquille nacrée reflète les couleurs de l’arc-en-ciel. Elle doit faire plus de 2km de large, posée entre deux pointes rocheuses. Et nous y sommes quasiment seuls. C’est le pied ! C’est aussi un endroit très connu pour observer les baleines qui viennent ici éduquer leur baleineau au cours des premiers 6 mois de sa vie. Ferdinan et Maru nous racontent qu’ils ont chaque année des interactions magiques lorsqu’ils se mettent à l’eau avec les baleines. J’avoue que ça doit être impressionnant, mais ça donne envie !

Les enfants jouent non-stop toute la journée : glissade sur les dunes, bataille de sable, exploration et observation des insectes, baignade, kayak, vélo…. Alba a clairement débloqué son espagnol et parle sans problème. Mais c’est désormais Leno qui se lâche davantage, et cela fait plaisir à entendre. Pour les adultes, c’est détente, discussion, maté, cuisine, mais aussi baignade, kayak et guitare au coucher de soleil. Trop dur !