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4- Les steppes de la Pampa

By 14 février 2023février 25th, 2023Ama'ventura

Le lendemain à la mi-journée, nous nous lançons sur la route N°10, à travers la Pampa. Et on est tout de suite dans l’ambiance : route droite à perte de vue, entourée d’une steppe plate à 360° et jusqu’à l’horizon. La Ama, lancée à 80km/h, semble bien se comporter. Seule la chaleur du moteur, s’ajoutant à celle de l’habitable à travers le trou de l’accélérateur, vient gentiment me rôtir les doigts de pieds.

Victorica : Premier stop station-service. L’idée est de faire le plein de gasoil dès que nous croisons une station, pour tenter de ne pas tomber sous la mi-réservoir, qui ne semble pas dépasser les 60 litres. Correct pour un véhicule récent, mais peu pour notre moteur Perkins plutôt gourmand…. Alors nous calculerons exactement sa consommation après quelques centaines de kilomètres.

Sous le ciel rouge du couchant de Santa Isabel, nous dégustons un bon plat de pâtes sauce maison, cuisiné avec amour dans notre petite cuisine. L’idée est de poursuivre la route pour profiter de la fraicheur nocturne du désert, et du sommeil des enfants. Il reste 350 km plein Sud pour atteindre Neuquen, alors nous verrons jusqu’où nous irons en roulant 2 ou 3h de plus.

Les routes Argentines sont très variables : elles vont de l’autoroute à 3 voies du côté des grandes villes, aux pistes de terre, ou « ripio », dès qu’on s’éloigne des grands axes. Et même ces derniers peuvent réserver des surprises…

Pour cette fois, la route depuis Santa Isabel est excellente, fraichement bitumée, j’ai littéralement l’impression de voler avec la Ama qui frôle les 90km/h ! Yalla !

Et puis tout à coup, un panneau géant qui surplombe toute la voie annonce la fin des travaux de rénovation et… changement d’ambiance : la route se rétrécie et il faut zigzaguer entre les nids d’autruche qui parsèment l’asphalte sans dépasser les 40-50 km/h. La Ama tremble et si une roue tombe dans un trou, les portes des placards s’ouvrent et les phares se coupent une demi seconde, certainement à cause d’un faux contact. Pour pimenter le tout, je croise de nombreux gros camions qui eux aussi, zigzaguent… Ma concentration au volant est intense. Je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme.

Tout à coup, un trou plus gros que les autres, un gros bruit et les phares se coupent. Mais ne se rallument pas. Je me retrouve plongé dans le noir total, à l’exception des rares lumières du tableau de bord, et la route disparait… Le temps de réagir et envoyer la main sur l’interrupteur des feux leds additionnels (qui servent principalement pour éclairer sur les côtés), la roue droite de la Ama est déjà en train de quitter la route. Un coup de volant fait tanguer l’habitacle, mais je ramène tout le monde sur l’asphalte, et les phares se rallument. Pffffffffffff…. Transpiration !

Le message est clair : il est temps de trouver un endroit pour passer la nuit. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, car au milieu du désert, de nuit, difficile de repérer des chemins annexes ou bords de route assez large. Et toujours beaucoup de camions, dans les deux sens… Justement, j’en repaire un qui semble sortir de la route et s’arrêter sur un terre-plein. C’est un petit bout de terrassement qui sert de refuge pour les conducteurs fatigués. Parfait, nous y passerons la nuit, et sous la couette s’il vous plait. Après 15 jours à dormir dans la chaleur, quel bonheur !

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