Avec sa carrosserie jaune, son style rétro des années 60 et sa grosse carapace de tortue, elle ne passe pas inaperçue…
Elle est depuis quelques jours le « pied à terre » officiel de notre famille en Argentine : une camionnette Dodge de 1962, rallongée et passée sur double-essieux, puis aménagée en camping-car par un ancien armateur de bateau. Mise au parking pendant plusieurs années suite au décès de ce dernier, elle a repris du service grâce à Pablo qui, à force de la voir sur le chemin du boulot, a fini par la racheter et la remettre en état : habillage intérieur, chauffe-eau à gaz, panneaux solaires et, petit détail qui n’en est pas un pour naviguer avec ses 6,5m… une caméra de recul avec radar anticollision ! Merci Pablo !
Elle était jusque-là principalement utilisée pour des sorties familiales de quelques jours. Or, pour nous, elle allait devenir notre habitation principale, et si possible nous emmener sur de longues distances à travers l’Argentine. Alors nous prenons le temps de l’adapter à nos besoins et nos goûts : changement du matelas, rehausse du sommier arrière pour créer plus de rangements, création de rideaux sur-mesure, encore des rangements et bien entendu : le support à maté entre les sièges avant.
La partie mécanique n’était pas non plus à minimiser, tout au contraire : plusieurs visites chez divers garagistes sont nécessaires pour rafraichir le moteur, vérifier la transmission (qui a déjà joué des tours à Maria au moment de l’achat) et installer un frein à main…. Car il n’y en avait pas, et en ayant pour objectif de visiter les Andes, nous en aurons probablement besoin à un moment ou un autre.
Et voilà ; après 3 bonnes semaines de travaux, auxquels tout le monde aura mis un peu du sien, la « Ama » semble prête pour le départ.
Nous l’avons dénommée ainsi pour sa couleur amarillo (jaune) et du verbe amar = aimer. Je suis très heureux de quitter la chaleur suffocante de la Pampa et de m’imaginer bientôt au bord d’un lac, à profiter de la fraicheur de Patagonie…. 😊
Nous avons aussi vécu un événement spécial pendant ces 10 jours : la finale de la Coupe du Monde de football au Qatar, entre l’Argentine et la France.
Les argentins sont connus pour être de vrais passionnés de football. Et je confirme que les 3 jours précédents la finale, lorsqu’on me demandait d’où je venais, je me faisais gentiment chambrer car pour eux, il était clair que l’Argentine allait gagner…
Alors le jour J, j’ai eu envie de vivre cette finale avec de vrais fanatiques : Martin et la Zurda, des amis de Maria pour qui le foot est plus qu’une religion ! Pour marquer le coup, ils ont décoré le salon aux couleurs de drapeaux argentin et français : fair play. Mais quand le 1er coup de sifflet a été lancé, il n’y avait plus qu’une seule option possible : la Copa para Argentina !
La suite, tout le monde la connait.
Et vu les rebondissements et le niveau de stress atteint, je pense que cette finale aura été responsable de nombreux arrêts cardiaques à travers le pays…. Personnellement, je me suis régalé de voir Martin et la Zurda passer par tous les états émotionnels possibles.
Je n’ai pas vécu la finale de 1998 en France, car j’étais dans le désert Australien. Mais j’imagine que c’était un peu similaire : Au coup de sifflet final, le pays s’est littéralement embrasé, et les rues se sont remplies d’un flot blanc et bleu azur…
